30 mai - Jeanne d’Arc, prophétesse?

Publié le par Philippe PELTIER

La journée du 30 mai 1431 s’achève de façon bien sinistre dans la bonne ville de Rouen. Au milieu de la place, on entend parmi le crépitement du feu, que les anglais avait allumé il y a déjà un moment, une forte voix. Ce cri fait frémir les bourreaux qui auraient dû pourtant se réjouir. Ils en avaient enfin terminé avec celle qui menaçait leur pouvoir. Celle qui, il y a quelques années, les avaient humiliés. Eux les invisibles, les puissants et les orgueilleux, comment avaient-ils pu reculer devant une demoiselle en jupon ? Comment pouvaient-ils craindre une pucelle issue d'une famille de paysan sans importance ? Ils ne le savaient pas. Pourtant ces « Jésus !!! » qui sortaient du feu les paralysaient encore. Ils venaient sans doute de brûler une sainte et cela ne préposait rien de bon.

Bref, vous l'avez compris, je parle de Jeanne d’Arc. L'histoire de cette sainte qui fut canonisée en 1920, tout le monde la connaît. De sa naissance à Domrémy à sa mort sur le bûcher après sa condamnation par l’évêque Pierre Cauchon en passant par la libération d'Orléans, le sacre du roi à Reims et enfin Compiègne où elle fut prisonnière, tout ce parcourt a été étudié dans les classes d'histoire dés le plus jeune âge. Ce parcourt atypique est digne d'un récit de la bible. Je fais volontairement ce parallèle car Jeanne d'Arc était considérée comme une prophétesse. Mais en était-elle vraiment une ?

30 mai - Jeanne d’Arc, prophétesse?

Jeanne D'Arc une prophétesse qui arrange bien les affaires de Charles VII.

Revenons au contexte historique. En pleine guerre de cent ans, Charles VII est déshérité par son père Charles VI dit le fou (et c'était vrai) au traité de Troyes (1420) au profit du roi Henri V d'Angleterre puis du fils de ce dernier, Henri VI. Cette décision incompréhensible est due à Philippe III de Bourgogne qui dirige le pays avec d'autres car le roi n'a plus toutes ses facultés. La légitimité de Charles VII est niée, en raison de ses « crimes énormes ». On lui reproche d'avoir commandité l'assassinat du duc de Bourgogne Jean sans Peur (père de Philippe III de Bourgogne) et une bâtardise liée à une infidélité de la reine Isabeau de Bavière.

Dans ces conditions, le fait que la reprise du pouvoir et le sacre de Charles VII est due à Jeanne d'Arc, une prophétesse, donne à ces actes un côté sacré. Nul ne peut contester la légitimité d'un roi mis au pouvoir par la volonté de dieu. La mise en scène à Reims pour le sacrement de Charles VII n'a d'autre but que cela. Par ailleurs, le procès de Jeanne pour hérésie n'a pas autre but que de casser cette légitimité.

Charles VIICharles VII

Charles VII

Sa jeunesse, histoire pas tout à fait exacte.

Tout d'abord, Domrémy à l'époque ne fait pas partie des Vosges comme aujourd'hui mais fait partie du « Duché du Bar » qui était dirigé par René d'Anjou qui n'est d'autre que le fils de Yolande d'Aragon elle même belle-mère de Charles VII. Pour conclure, Domrémy était dirigé par le beau frère de Charles VII (tiens donc!!!).

Par ailleurs, son père, Jacques d'Arc, n'était pas un simple agriculteur mais un paysan propriétaire. Il comptait parmi les notables de Domremy, il occupe à partir de 1423 le poste de doyen, lui conférant le pouvoir de procureur et percepteur (collecteur des impôts). Il aurait donc bien pu connaître le beau frère de Charles VII.

Enfin, pendant son procès Jeanne affirme avoir entendu, à l'âge de 13 ans, dans le jardin de son père les voix célestes des saintes Catherine et Marguerite et de l'archange saint Michel lui demandant d'être pieuse, de libérer le royaume de France de l'envahisseur et de conduire le dauphin sur le trône. Cette version n'est pas tout à fait la même que la pauvre petite bergère qui entend des voix. De plus, cette vision correspond en tout point à la volonté de la population qui est favorable au dauphin et craint l'arrivé de l'envahisseur. Ses expériences mystiques vont d'ailleurs se multiplier à mesure que les troubles dans la région augmentent.

Maison de Jeanne à Domrémy

Maison de Jeanne à Domrémy

Son départ à Chinon

Comme tout le monde le sait, elle a demandé plusieurs fois à Robert de Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs, une lettre de crédit qui lui ouvrirait les portes de la Cour. A chaque fois celui-ci refusera mais Jeanne tenace revient s'installer à Vaucouleurs en 1429 pendant trois semaines. Elle loge chez Henri et Catherine Le Royer, famille bourgeoise, et la population — avide en ces temps troublés de prophéties encourageantes — l'adopte et la soutient. Elle finit par être prise au sérieux par Baudricourt après qu'elle lui a annoncé par avance l'arrivée de Bertrand de Poulengy, jeune seigneur proche de la maison d'Anjou et de Jean de Novellompont, dit de Metz. Il lui donne une escorte de six hommes. Comment a t-elle su pour ces arrivées ? Est-ce une vision ou le lui a t-on dit ? Dans ce cas qui est derrière tout cela ? Il y a plusieurs versions. La première est une intervention de Yolande d'Aragon qui ayant appris l'existant d'une prophétesse a mis en œuvre le scénario que l'on connaît. La seconde est Charles VII lui même ou tout au moins son conseiller pour les mêmes raisons et le même but. La troisième est qu'elle ait surpris une conversation à ce sujet. Enfin la dernière, elle a eu une nouvelle vision.

Blason et étendard Jeanne d'ArcBlason et étendard Jeanne d'Arc

Blason et étendard Jeanne d'Arc

Son entrevue avec le dauphin.

La légende de « l'envoyée de Dieu », peu probable, raconte qu'elle fut capable de reconnaître Charles, vêtu simplement au milieu de ses courtisans. En réalité, arrivée à Chinon le mercredi 23 février 1429, elle n'est reçue par le roi que deux jours plus tard, non dans la grande salle de la forteresse mais dans ses appartements privés lors d'une entrevue au cours de laquelle elle parle au Dauphin de sa mission. La grande réception devant la Cour à l'origine de la légende qui a eu lieu un mois plus tard n'est qu'une mise scène destinée à mythifier le personnage. La recherche de sa virginité aura pour but de faire taire les détracteurs qui l'a traitait de «putain des Armagnac» (parti du roi qui s’opposait au bourguignons).

Pour conclure

En l'état actuelle des connaissance, il est impossible de savoir si c'était une prophétesse ou non. Il est vrai que beaucoup de zones d'ombres existent que l'histoire de Jeanne a été enjolivée mais il est également impossible de prouver que n'était pas une messagère de dieu.

Son histoire est similaire a celle du christ leur existence et leur mort sont indiscutables, leur actions et les conséquences de leurs actes également mais tout le reste ???? Bien qu'ayant moi-même un avis (pour vous aider je suis croyant), je laisse chacun choisir selon son âme et conscience et respecte leur décision.

Quoi qu'il en soit son action est tout de même exceptionnelle. Elle mérite de figurer dans nos livre d'histoire (en déplaise à certain).

 À Chinon, la comédie grotesque si bien déjouée par l’intuition féminine : Jeanne reconnaît le Dauphin déguisé, qu’elle n’a jamais vu !

À Chinon, la comédie grotesque si bien déjouée par l’intuition féminine : Jeanne reconnaît le Dauphin déguisé, qu’elle n’a jamais vu !

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